lundi 31 janvier 2011

Se souvenir de Violetta

dimanche 30 janvier 2011

Un véritable pas est un faux pas

"Finalement j'ai vu que rien ne laissait son empreinte sur personne car tout le monde estime avoir toujours quelque chose de mieux et de plus important à penser. En général, je suis tombé sur des têtes de nœuds passées maîtres dans l'art de faire traîner ou d'esquiver. Et j'ai vu comment leur vie à tous se réduisait à faire traîner tout ce qui venait de l'extérieur, considéré comme un problème, jamais comme source de plaisir. Personne n'était vraiment prêt à partager quoi que ce soit. Et personne n'avait l'ambition de conclure, d'épuiser l'instant. Tout le monde voulait prolonger l'instant jusqu'à sa dissolution, voir l'intense, perdre son odeur, perdre sa forme, s'évanouir et n'être plus ni inquiétant ni menaçant. Toute ma vie j'ai rencontré ce genre de gens, de tristes magiciens qui faisaient disparaître dans des tours prévisibles, de mauvais tours de passe-passe, des moments vrais, des moments qui promettaient la beauté. Ces instants réclamaient de l'audace mais personne n'avait les couilles pour ça. Parce que la beauté faisait toujours et exclusivement son apparition dans l'incertitude. La beauté s'insinuait, attendait, nous réclamait. Tant de fois on nous a appelés et nous n'avons pas écouté ces voix, ou nous n'avons pas voulu les écouter parce qu'elles n'étaient pas des voix reconnaissables, alors nous avons fait l'autruche. Nous avions une occasion unique de nous promener, déboussolés, et nous choisissons de fuir. Partir nous réfugier, comme d'habitude, dans le familier. Nous interdisions à notre prochain pas d'être un faux pas. Alors qu'un pas qui a du sens, un véritable pas, est un faux pas".

Rodrigo Garcia, In. Et balancez mes cendres sur Mickey, §.25

vendredi 28 janvier 2011

Université de Nice -



Création d'une pièce radiophonique avec les étudiants de 2ème année théâtre
Au creux de la fac ou au fond d'un placard...on fait avec les moyens du bord

jeudi 27 janvier 2011

Vision liquide 1.

Pour poursuivre sur des questions de regard -

Avec les larmes - le paysage devient soluble - visions effervescentes des collines - la mer fait des bulles et les couleurs dégorgent - je porte des lunettes d'eau - tout est liquide même la plus solide des constructions de béton - je vois les trains - les voitures - le métal et le ciment - je vois bien que les formes tiennent mais je ne perçois que le mouvement aquatique d'une onde de choc - comme un caillou jeté dans un lac calme - je voudrais mettre ça dans des tubes et en extraire l'essence - la réserver - en analyser les atomes et trouver l'antidote.
mais je remets mes lunettes - pour un temps - l'expérience du monde aquatique...

La montagne molle est sous l'eau comme l'Atlantide - bien loin des formes qui tiennent droit

Espace urbain - Oubliettes

Retour à l'Université de Nice pour les cours d'écriture dramatique avec les étudiants de deuxième année - et une nouvelle rencontre demain avec les premières années. Une nouvelle façon de faire le point sur une démarche toujours en mouvement - de penser l'écriture en fonction de son contexte - de pointer ce qui dans le paysage fait langage - dans la marche et le regard révèle une nouvelle perception des choses. Mon besoin de retourner de plus en plus vers des questions d'ethnologie et d'anthropologie - avec pour moyen la création sonore - comme page d'écriture - comme support d'écoute et de rencontre publique. L'envie de développer la création sonore dans sa performativité - avec des questions de forme - de mise en forme - d'installation - de conditions d'écoute. Je ne travaille pas directement pour les ondes mais je viens de la scène. Comment alors poursuivre la réflexion sur la mise en espace formelle d'une création sonore? La Cie Ktha me propose de participer au Projet "Les Petites urbanités libres" - projet en résidence à Confluences de Janvier à Juin 2011. Il s'agit de relever - dans un périmètre de 600 mètres autour de Confluences - des "petites urbanités" - c'est-à-dire - des espaces vacants - non "utiles" - des aberrations de l'urbanité. Je décide d'aborder le quartier avec mon micro et mon regard et de travailler sur une question de sacré dans le paysage urbain. De ces petites urbanités la Cie Ktha propose de poser la question "Y a quelqu'un?". C'est précisément là que ça m'intéresse. Je voudrais travailler sur une dérive autour du monument funéraire - disons de ces non-lieux qui créent un trou dans l'espace-temps du quotidien et de son usage. Quelque chose de caché - d'enfoui - qui se révèle - une érosion de la parole sur un lieu désert - un érotisme de la parole à l'endroit où on ne l'attend plus. Y a quelqu'un? Comme balancer sa voix au plus profond d'un puits - croire entendre quelque chose - attendre l'écho - ne jamais le recevoir. Y a t-il des oubliettes de l'espace urbain et qu'est-ce qu'on y entend?




dimanche 16 janvier 2011

Parce que les amis et l'amour ça va avec les huîtres...