vendredi 18 avril 2008

Road Movie

Enfin le temps de me poser à nouveau sur Léonie pas le temps depuis le retour de l'île pas si lointaine.
Hier vu le travail du Collectif Ours. Très beau travail. M'a permis de me remettre au boulot comme s'il fallait toujours un déclencheur extérieur (mais ça c'est un autre sujet). J'ai réalisé que Le Projet-Léonie est en fait très proche de ce que l'on appelle le Road Movie au cinéma. Oui mes trois points de départ (ou obsessions) sont :
- cette île (une carte, un territoire)
- ce personnage disparu ou perdu de vue (Léonie K.)
- ce motif récurrent: la famille (ou un fameux prétexte "initiatique")
Le lieu de mon intrigue est la route elle-même que je parcoure pas uniquement les lieux que cette route traverse.Et ça me renseigne sur certaines directions à prendre au niveau de l'écriture et de la forme finale. Depuis le début de ce projet je ressens fort le désir de me coller à la fiction dans l'écriture peut-être que le thème choisi me pousse à cela, peut-être que c'est une manière de répondre à la question de l'identité et de la famille en me trouvant un autre nom, un prénom avec une seule lettre pour patronyme... ça me fait penser à Derrida dans "Donner la mort" lorsqu'il parle du pseudonyme au sujet de Kierkegaard qui écrit "Mysterium tremendum" sous le nom de Johannes de Silentio. Derrida dit que c'est une manière de se placer comme "le père du père de l'œuvre", de séparer le nom de la signature.
J'ai beaucoup repensé à Gerry de Gus Van Sant sur la musique d'Arvo Part qui m'avait fasciné quand je l'avais vu il y a quelques mois. C'est étrange parce que le cinéma n'est pas une référence pour moi, d'ailleurs je me demande ce qui est vraiment une référence pour moi. Je ne me sens pas très claire avec ça. Je suis toujours envieuse et stupéfaite par les gens qui se revendiquent de tel ou tel mouvement, tel ou tel artiste. Moi j'ai l'impression d'être à la fois la passoire et l'éponge jamais la tranche...mais ceci est aussi un autre sujet. En fait non. A y regarder de plus près CECI est peut-être LE sujet. La question de l'identité (artistique), le mimétisme, l'imitation comme forme d'apprentissage, le choix des références comme choix de filiation. Comment trancher? Faut-il trancher? Comment affirmer cette identité? Faut-il affirmer cette identité?
Le cinéma donc où je ne vais jamais (épreuve quasi laborieuse pour moi que d'aller m'enfermer dans une salle, je crois qu'en fait ça me fait super flipper le cinéma...mais ceci est encore un autre sujet). Donc je décide de m'enfiler une longue série de road movies mythiques, Easy Rider, L'Epouvantail, Paris-Texas, Buffalo 66, Une Histoire vraie, etc.etc.
Mes principaux éléments pour Léonie sont:
- une bande son travaillée comme une ballade, une traversée (lyrique? épique?)
- une longue série de photos prises au cours du voyage et montées elles aussi en ballade = façonner un paysage, étirer le temps, rassembler les éléments, relever les traces de la fiction
- moi et ma capuche rouge (?)
- une chute
- une signature
- un portrait
- un tremblement
- une Léonie K.

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