dimanche 26 juin 2011

Musée Vivant

A l'invitation de Julien Fisera je participe au projet MUSÉE VIVANT de Robert Cantarella. Projet qui a pour but de concevoir une forme performative autour d'un corpus d'œuvres d'art - ces dernières étant écrites (réinterprétées) par des auteurs invités. Je me suis retrouvée engloutie sous la difficulté à faire un choix, la contrainte d'écriture étant de choisir parmi un de nos "chefs d'œuvres" personnels. J'ai d'emblée était attirée, dans ma banque de données, par des œuvres issues d'un patrimoine plus pop que muséal, j'ai pensé produire un texte sur Smells like teens spirit de Nirvana puis sur La Nuit je mens de Bashung...ça allait dans tous les sens, de Soulages en passant par Géricault, Antonioni, Bod Dylan, Christophe... Et puis est arrivée une évidence: Godard! Peut-être parce que pour ce type d'exercice je cherchais à trouver non pas un choc esthétique mais ce qui serait pour moi une référence fondamentale. Je crois que j'ai toujours considéré Godard comme un auteur, un cinéaste qui fait des livres en mouvement et c'est là je crois que mon écriture - en tout cas ce que je cherche dans l'écriture pouvait essayer de s'exprimer au mieux. Godard rassemble à peu près tous mes enjeux d'écriture: le collage, la voix et le son,  la déconstruction de la narration, le discours sur l'oeuvre elle-même, sa contextualisation politique et en même temps la puissance naïve et populaire des histoires d'amour et de liberté! J'ai fini par décider de travailler sur Pierrot le Fou. J'ai appelé ce texte "Rien ne prend - Rien ne nous accuse" pour signifier à la fois la fin d'une histoire d'amour (Ferdinand / Marianne +  Godard / Anna Karina) et la mettre en parallèle avec la relation qu'entretient dans ce film Godard à la fiction . Dans ce film la mort prend des allures de faux semblant, avec le faux sang  par exemple, comme dans la fin d'une histoire d'amour - on croit se voir mourir - d'ailleurs on meurt pour de bon - mais avec du faux sang - ça fait une tache rouge - ce n'est que de la couleur - de la couleur rouge. On explose, on veut se foutre en l'air et puis on se dit qu'après tout pourquoi ,c'est complètement con, mais voilà c'est fait et ça finit sur une explosion. C'est comme ça peut-être qu'on finit par retrouver l'éternité, celle de RIMBAUD, celle de la mer - un peu ce que je disais dans le texte Vision Liquide - s'en remettre à la mer - s'en remettre à l'éternité. l'échec d'une histoire d'amour c'est aussi dérisoire qu'une mort de cinéma avec du faux sang.

Le Musée Vivant sera présenté en juillet au Centre Pompidou à Metz, puis à Actoral à Marseille ainsi qu'à St Etienne. Les textes recueillis formeront une collection, et seront interprétés par des comédiens.

Un actif 25 juin

Ce samedi se déroulaient les projets des Petites Urbanités à Paris et celui du Manuel de Voyageur Impénitent aux Lilas. Quelques images d'une très longue et belle journée

Petites Urbanités:


¨Photos de mon installation - "Oubliettes" - dans le 20ème arrondissement de Paris - les restes d'une fiction naissent sur un mur, meurent sur le trottoir et la voix que l'on croit entendre depuis le soupirail oblige à se baisser, se regrouper, s'agenouiller, se contorsionner.

Manuel du Voyageur Impénitent: 
Une ballade collective entre contemplation et fiction du paysage.


mardi 7 juin 2011

Il est venu, voilà

Maurice Garrel (1923-2011)
Dans Les Amants réguliers de Philippe Garrel

Système métrique - Echelle humaine

"Homme Unité"
Fernando Cabral pour le Manuel du voyageur impénitent
Photo Lorena Dozio

dimanche 5 juin 2011

Et à force de creuser ils finiront les pieds dans l'eau / Et à force de creuser nous finirons par voir la mer

Depuis quelques temps maintenant j'entame une résidence à l'espace Khiasma aux Lilas - résidence qui va se dérouler sur toute l'année et prendre forme sous différents projets (1. Le Manuel du Voyageur Impénitent - projet avec Olivier Marboeuf, Fernando Cabral, Lorena Dozio et Axel Rogier - et une résidence au Collège Jean Moulin à Aubervilliers). Dans le cadre du Manuel du Voyageur - une première conférence-performance s'était tenue lors du Festival Relectures en avril dernier - le prochain rendez-vous sera le 25 et 26 juin dans le quartier des Fougères - Paris XXéme. Pour cette performance - nous explorons le quartier - une marche archéologique et fictionelle qui me permet de retrouver des enjeux profonds liés à mon travail et à ma démarche d'écriture et de création sonore - toujours des questions de perception, d'habitat, de modifications du regard et de lutte ouverte contre un réel à priori dicté. Je vois des frontières, des plages, des rivages, j'entends le son du périphérique comme une ode maritime et les tranchées urbaines comme autant de stigmates d'une ville en crise.