mardi 17 novembre 2009

Cité idéale

lundi 16 novembre 2009

Annonce

Recherchons personnes de tout âge travaillant et/ou habitant dans le 13ème arrondissement de Paris pour projet de film musical
Ateliers d'écriture et de composition 1 fois par semaine de mars à juin 2010
Réalisation et présentation publique: 21 juin 2010
Contact: 06.23.06.82.34 / 06.42.10.89.29
www.petitbain.org / www.myspace.com/lepetitbain

vendredi 13 novembre 2009

Comédie musicale - correspondance

Mon G.

Continuer à réfléchir à ce projet de comédie musicale - après avoir vu ton concert hier soir aux Trois Baudets - prend de plus en plus tout son sens.
Sans vouloir chercher à trouver les liens ou la cohérence - il est évident que ce projet renferme ce qui de nous deux fait nos problématiques. Non pas qu'il s'agisse de répartir nos compétences (quoi que...) mais de voir comment à travers nos deux pratiques nous allons parvenir à proposer quelque chose qui nous ressemble un peu, voire tout à fait.

Pour continuer donc à penser ce projet je voudrais te dire d'abord ce qui pour moi fait sens et me donne l'impression que ce nouveau projet répond aux précédents et me permet de poursuivre la réflexion sur la question de l'écriture, de l'écriture en déplacement, de l'oralité, du paysage et de la rencontre. Ce qui m'excite dans ce projet - c'est le travail que l'on peut mettre en place par rapport à cette question de déplacement. Déplacement, visite, errance, parcours sur ce territoire, dans ce paysage, décor de film, décor de nos fictions, décor qu'on le veuille ou non des fictions individuelles et collectives.

Voilà pourquoi, s'il faut penser les choses en terme plus concret, j'imagine le travail d'atelier avec le groupe (qui d'ici-là sera identifié) basé principalement sur deux axes: le déplacement et l'écriture-composition.

Je ne sais pas encore comment nous allons mettre cela en place - mais ça m'exciterait beaucoup de parcourir le quartier avec les membres du groupe, de travailler sur la question de la perception et de la fiction, travailler le regard, le regard descriptif, le regard imaginaire, et participer par ce travail sur l'exploration et le regard à (re)dessiner le paysage, à formuler un regard.

Nous pourrions mettre en place à l'intérieur des ateliers un principe récurrent de ballades (dans son sens musical aussi - d'ailleurs ça me rappelle le travail que j'avais fait en Corse où j'avais beaucoup marché et travaillé le texte en fonction du champ lexical musical de la marche: fuite, ballade, marche, etc. - ça me fait aussi penser au travail de Mathias Poisson avec "9746cm2 de promenade méditerranéenne").

D'ailleurs je me dis que nous pourrions travailler ces ballades sur différents modes - c'est-à-dire les fictionnaliser déjà: par exemple que quelqu'un nous guide sur un thème (musical...), par exemple travailler sur le principe de l'inventaire, par exemple partir à la recherche de quelqu'un, par exemple faire une ballade musicale (avec ipod dans les oreilles), etc. etc. On pourrait écrire dans l'espace public, se retrouver ensuite, et commencer à composer...je ne sais pas...Mais j'aime l'idée que ces ateliers nous placent dans l'action - la marche et l'écriture en sont deux et me semble pas mal correspondre à ce principe de "réenchantement" du territoire.

Ré-en-chanter....

Pour suivre sur cette ligne - je pense au film et je me dis que ce film pourrait lui aussi être une ballade - je veux dire qu'il pourrait être une sorte de carte de géographie pluggable dans le vivant. Je sais pas si je suis très claire....Je veux dire que ce pourrait être un film dans le temps réel. Disons que l'objet film pourrait exister en tant que format autonome et diffusable, mais que le film, la comédie musicale elle-même pourrait être active dans le temps du présent à un moment donné....tu vois? Le 21 juin par exemple?

Bon - allez - on continue!

des baisers

Frictions N°15


vendredi 6 novembre 2009

Errance - 13ème arrondissement - Paris







je ne soupçonnais pas le charme et un certain romantisme de ce quartier. il y a comme quelque chose des grands espaces - une certaine amérique - tout est à nu - à vu - mais c'est un endroit où l'on peut se cacher, disons où l'on peut ne pas être remarqué.

mercredi 4 novembre 2009

Comme à la radio

Créer une revue sonore. Une revue qui parlerait depuis le lieu où elle se crée. Ce serait comme définir-fabriquer un objet de diffusion de la pensée et du paysage en mouvement. Fabriquer des plages, des trous, des bandes pour investir l'espace immatériel de la parole.


"Ce sera tout à fait comme à la radio
Ce ne sera rien, rien que de la musique
Ce ne sera rien, rien que des mots, des mots
des mots, comme à la radio

Ça ne dérangera pas,
Ça n'empêchera pas de jouer aux cartes,
Ça n'empêchera pas de dormir sur l'autoroute
Ça n'empêchera pas de parler d'argent
Ce sera tout à fait comme à la radio

Ce ne sera rien, juste pour faire un bruit,
Le silence est atroce.
Quelque chose est atroce aussi,
Entre les deux, c'est la radio.

Tout juste un peu de bruit, pour combler le silence,
Tout juste un peu de bruit, et rien de plus,
Tout juste un peu de bruit, n'ayez pas peur,
Ce sera tout à fait comme à la radio".

Brigitte Fontaine - Comme à la radio

mardi 3 novembre 2009

Comédie musicale

Mon cher G.,
Il est dit que nous allons travailler ensemble sur un projet de comédie musicale avec quelques "acteurs" du 13ème arrondissement de Paris. Il est dit aussi que ce projet nous allons le réaliser en plusieurs étapes pour au final en faire émerger un film, un vrai petit film musical. A ce sujet, ne serait-ce pas plus juste de parler de film musical plus que de comédie musicale, cette dernière mettant quand même le principe chorégraphique au premier plan. On pourrait alors dire qu'on va réaliser un film d'action musicale (note que j'accorde musicale à action ce qui dit bien que ce n'est pas un film d'action genre transporter mais un film où des actions s'effectueraient dans le paysage et où ces actions seraient musicales disons chantées). Donc on pourrait dire qu'on réalise des actions chantées filmées. Donc on pourrait dire qu'on cherche à produire des actions qui transforment, colonisent, activent ou redessinent le paysage (géographique du 13ème arrondissement + intime des individus avec lesquels on va travailler). En conclusion (très hâtive) on pourrait dire qu'on va tenter d'écrire une fiction (entendons par fiction un principe de prise du réel)dont le langage et le format seraient celui de la chanson, du chant, et de l'action physique (alors donc peut-être qu'on rejoint quand même l'idée de chorégraphie...).
Ceci étant posé (hâtivement posé) - je voudrais un peu te parler de ce que je ressens par rapport à l'idée d'écrire des chansons. Dans les textes que j'écris pour le théâtre, je navigue toujours à travers ce que les formes d'oralité provoque dès lors que tu les fixent sur la page. Fixer l'oralité sur la page se serait déjà un peu composer de la musique. Quand on parle on n'écrit pas, on fait du son avec des codes. Quand j'écris j'essaie de traduire ces sons, ces codes en matière textuelle. Ce qui donne au texte certaines lacunes, lacunes que je considèrent comme l'espace de possible du vivant, de la scène, de l'acteur. Ce qui bouclerait la boucle puisqu'on revient avec la scène au principe même d'oralité. Dans mon dernier texte, "Léonie K." j'ai tenté d'écrire des chansons - vraiment dans le format "type" des chansons. Mais je crois que ce que j'écris, sans passer par le format chanson est déjà très musical. Il n'empêche qu'écrire des chansons est encore une autre démarche. Le format de la chanson, et le format chanté, m'évoque quelque chose de très particulier. Si je chantais dans la vie, je le ferais précisément sur des choses qui sont de l'ordre de l'indicible, du sous-terrain. Voilà, c'est ça, il y a dans le fait de chanter quelque chose de permissif, qui fait émerger de l'indicible, du trop plein. Je ressens ça avec l'opéra par exemple. ça atteint un niveau de puissance de la "communication" qui dépasse l'entendement, qui dépasse le principe même de communication verbale. Il y a du non-verbal dans la chanson...et ça me parle beaucoup par rapport à ce projet de comédie musicale avec des gens qui ont un quotidien social dans ce quartier (je parle des employées des grandes entreprises du 13ème avec lesquels on va bosser). Dans ce paysage-là, du travail, de l'employé, du parcours quotidien dans un paysage, de la fonction sociale, de la hiérarchie, de la crise économique, l'émergence du chant me semble permettre une prise de position forte sur le réel. Comme si la parole avait été usée, épuisée et que la chanson pouvait faire émerger ce qui en sous-terrain parcoure les gens dans leur fonction. En résumé la place de l'intime et des divagations possibles (en terme d'utopie, d'imaginaire, de fiction, de prise de pouvoir, de transformation, d'inversion).
Alors, la légèreté qu'induit à priori la chanson, me renvoie en fait à la gravité de son apparition dans le quotidien. Il y a quand même une sacrée étrangeté dans ça, quelque chose de totalement déstabilisant, de "dégénéré" (c'est comme ça que les nazis qualifiaient la musique de Kurt Weill), un ébranlement un peu. ça fait trembler les codes, les constructions, les hiérarchies, etc. Et ça me parle d'une sorte de formule pop-légèreté-gravité-grâce....ça me parle d'une sorte de tremblement de terre, de fin du monde (Voir Les derniers jours du monde des frères Larrieux)
Pour ce qui est du processus que nous allons mettre en place, comme on se l'ai déjà dit, le principe de déplacement dans le quartier, de visite, de repérage devrait nous permettre de faire émerger ce sous-terrain, ce qui se trame en fond, dans les zones pas franches (les discours intérieurs, les projections, les fantasmes, les envies de crime, les amoureux silencieux, etc. etc.)
N'est-ce pas ce sous-terrain que l'on pourrait appeler notre fiction? N'est-ce pas de ces zones si peu identifiables que nous devrions aller chercher et les traduire par le mode qui lui correspond le mieux, le chant?
on continue à discuter
des baisers
MontagneMolle

lundi 12 octobre 2009

Petit retour sur Léonie

L'envie de reprendre un nouvel épisode de Léonie me chauffe...je tombe sur cette citation de Deleuze dans le dernier Mouvement.

- "Etre traître à son propre règne, être traître à son sexe, à sa classe, à sa majorité - quelle autre raison d'écrire? Et être traître à l'écriture. Il y a beaucoup de gens qui rêvent d'être traîtres. Ils y croient, ils croient y être. Ce ne sont pourtant que des petits tricheurs...C'est qu'être traître, c'est difficile, c'est créer. Il faut y perdre son identité, son visage. Il faut disparaître, devenir inconnu...C'est ce que Fitzgerald appelait vraie rupture: la ligne de fuite, non pas le voyage dans les mers du sud, mais l'acquisition d'une clandestinité (même si l'on doit devenir animal, devenir nègre ou femme). Etre enfin inconnu, comme peu de gens le sont, c'est cela trahir".

Léonie est exactement passée par cet état de haute trahison. Je me demande en essayant de la retrouver, de la faire réapparaître, comment, sous quelle forme, après sa propre dissolution elle pourrait revenir?

lundi 28 septembre 2009

quelques images du far west...





Go West! est passé. Nous avons diffusé le diaporama sonore lors de la fête du quartier Belcier organisée par le Collectif Gui-Mauve. Nous avions un box de 2mètres sur 4 à notre diposition, et une petite installation technique nous a permis de proposer une dizaine de séances de diffusion, la jauge étant limitée à 8 personnes. Beaucoup "d'acteurs" du film (entendons les habitants du quartier) sont venus assister à la projection , tous forts émus de découvrir leur quartier fictionnalisé, leurs voix et leurs portraits. Malgré de petites défaillances techniques et un film peut-être un peu trop long, nous avons eu la sensation d'avoir remporté un pari, d'avoir vaincu le temps et fait surgir le désir de poursuivre la conquête de ce territoire!

lundi 14 septembre 2009

sur le terrain




/>





lundi 24 août 2009

"Approches de quoi?" Georges Perec

Ce qui nous parle, me semble-t-il, c'est toujours l'événement, l'insolite, l'extra-ordinaire : cinq colonnes à la une, grosses manchettes. Les trains ne se mettent à exister que lorsqu'ils déraillent, et plus il y a de voyageurs morts, plus les trains existent; les avions n'accèdent à l'existence que lorsqu'ils sont détournés; les voitures ont pour unique destin de percuter les platanes: cinquante-deux week-ends par an, cinquante-deux bilans: tant de morts et tant mieux pour l'information si les chiffres ne cessent d'augmenter ! Il faut qu'il y ait derrière l'événement un scandale, une fissure, un danger, comme si la vie ne devait se révéler qu'à travers le spectaculaire, comme si le parlant, le significatif était toujours anormal: cataclysmes naturels ou bouleversements historiques, conflits sociaux, scandales politiques...

Dans notre précipitation à mesurer l'historique, le significatif, le révélateur, ne laissons pas de côté l'essentiel: le véritablement intolérable, le vraiment inadmissible: le scandale, ce n'est pas le grisou, c'est le travail dans les mines. Les " malaises sociaux " ne sont pas " préoccupants " en période de grève, ils sont intolérables vingt-quatre heures sur vingt-quatre, trois cent soixante-cinq jours par an.

Les raz-de-marée, les éruptions volcaniques, les tours qui s'écroulent, les incendies de forêts, les tunnels qui s'effondrent, Publicis qui brûle et Aranda qui parle! Horrible ! Terrible ! Monstrueux ! Scandaleux ! Mais où est le scandale ? Le vrai scandale ? Le journal nous a-t-il dit autre chose que: soyez rassurés, vous voyez bien que la vie existe, avec ses hauts et ses bas, vous voyez bien qu'il se passe des choses.

Les journaux parlent de tout, sauf du journalier. Les journaux m'ennuient, ils ne m'apprennent rien; ce qu'ils racontent ne me concerne pas, ne m'interroge pas et ne répond pas davantage aux questions que je pose ou que je voudrais poser.

Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons, le reste, tout le reste, où est il ? Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, I'évident, le commun, l'ordinaire, l'infra-ordinaire, le bruit de fond, I'habituel, comment en rendre compte, comment l'interroger, comment le décrire ?

Interroger l'habituel. Mais justement, nous y sommes habitués. Nous ne l'interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s'il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s'il n'était porteur d'aucune information. Ce n'est même plus du conditionnement, c'est de l'anesthésie. Nous dormons notre vie d'un sommeil sans rêves. Mais où est-elle, notre vie ? Où est notre corps ? Où est notre espace ?

Comment parler de ces " choses communes ", comment les traquer plutôt, comment les débusquer, ies arracher à la gangue dans laquelle elles restent engluées, comment leur donner un sens, une langue : qu'elles parlent enfin de ce qui est, de ce que nous sommes.

Peut-être s'agit-il de fonder enfin notre propre anthropologie: celle qui parlera de nous, qui ira chercher en nous ce que nous avons si longtemps pillé chez les autres. Non plus l'exotique, mais l'endotique.

Interroger ce qui semble tellement aller de soi que nous en avons oublié l'origine. Retrouver quelque chose de l'étonnement que pouvaient éprouver Jules Verne ou ses lecteurs en face d'un appareil capable de reproduire et de transporter les sons. Car il a existé, cet étonnement, et des milliers d'autres, et ce sont eux qui nous ont modelés.

Ce qu'il s'agit d'interroger, c'est la brique, le béton, le verre, nos manières de table, nos ustensiles, nos outils, nos emplois du temps, nos rythmes. Interroger ce qui semble avoir cessé à jamais de nous étonner. Nous vivons, certes, nous respirons, certes; nous marchons, nous ouvrons des portes, nous descendons des escaliers, nous nous asseyons à une table pour manger, nous nous couchons dans un lit pour dormir. Comment ? Où ? Quand ? Pourquoi ?

Décrivez votre rue. Décrivez-en une autre. Comparez.

Faites l'inventaire de vos poches, de votre sac. Interrogez-vous sur la provenance, l'usage et le devenir de chacun des objets que vous en retirez.

Questionnez vos petites cuillers.

Qu'y a-t-il sous votre papier peint ?

Combien de gestes faut-il pour composer un numéro de téléphone ? Pourquoi ?

Pourquoi ne trouve-t-on pas de cigarettes dans les épiceries ? Pourquoi pas ?

Il m'importe peu que ces questions soient, ici, fragmentaires, à peine indicatives d'une méthode, tout au plus d'un projet. Il m'importe beaucoup qu'elles semblent triviales et futiles: c'est précisément ce qui les rend tout aussi, sinon plus, essentielles que tant d'autres au travers desquelles nous avons vainement tenté de capter notre vérité.

mardi 18 août 2009

moyen de transport ou colonisation?

"Une première tranchée a sonné les trois coups d'un sacré réveil en fanfare. Le tramway, comme partout à Bordeaux, est arrivé ici annonciateur d'un bouleversement autrement plus important. On promet des "ilôts", un centre d'affaires, une "tour-signal", des résidences, des bureaux, des esplanades pour accéder aux quais par tout moyen...". In Article special Bordeaux, Magazine Geo, Juin 09.

jeudi 6 août 2009

Chansons

En pensant à Go West! je pense évidemment à écrire des chansons. Petite liste des chansons que j'ai alors dans la tête:
- Emmenez-moi, Charles Aznavour
- Go West, Village People (merci Emilie!)
- L'Amérique, Joe Dassin
à suivre...

transport - définition

transport (trans-por)n.m. (de transporter). Action de transporter d'un lieu dans un autre: le transport des voyageurs, des marchandises. Virement d'un compte à un autre; contre-passement d'une écriture. Acte par lequel on fait la cession de choses incorporelles: faire le transport d'une rente. Action d'une personne qui, par autorité de justice, se transporte sur les lieux où sont les choses sujettes à un examen. Navire propre à transporter des troupes ou des munitions. Fig. Sentiment vif, violent: transport de joie. Enthousiasme: transport poétique. Méd. Délire, congestion: transport au cerveau. Jeux. Action de jouer, au trictrac, toutes les dames abattues des piles et d'en faire des cases et des demi-cases. Larousse Universel, Nouveau dictionnaire Encyclopédique, 1922. Extrait de la revue Antigone, revue littéraire de photographie N°17.

mercredi 5 août 2009

Recherches pour Go West!



Le Collectif Gui-Mauve lance un appel à projet. Dans le quartier Belcier à Bordeaux le tramway débarque! Voici quelques pistes en réponse à la proposition.
Je pense au western comme genre cinématographique
Je me dis que la naissance d’un genre – comme le western par exemple – naît toujours de la formulation d’une utopie -
la quête d’une cité idéale - un territoire nouveau à conquérir
Je me demande alors qu’est devenu notre ouest ?
Quel est donc notre genre ?
A la conquête de quoi sommes-nous prêts à partir ?
A la conquête de quoi partons-nous ?
Jusqu’à quel point sommes-nous prêts à reconquérir nos territoires ?
Nos territoires urbains
Nos territoires intimes
Nos territoires imaginaires
A quel point sommes-nous prêts à être transportés ?
A l’échelle d’un quartier
A l’échelle de sa population
Je pense alors à l’invention sociale
Je pense alors à la fiction
Je me demande
Quel genre d’utopie créons-nous ensemble ?
Le temps d’un trajet
Le temps du point A au point B
Le temps de la vitesse d’un tramway qui traverse un quartier d’une ville à l’ouest de la France
Je pense alors au tramway
Un transport
Un moyen de transport
Une épreuve de la vitesse
Une épreuve du déplacement de soi dans la ville
Un moyen de transport
Une course
Une grande vitesse
Un paysage qui défile
Un cheval au galop
Un homme derrière un homme derrière un homme derrière un homme
Une fusée
Une soucoupe volante
Un navire à la conquête d’un trésor caché
Le transport ce serait
L’évasion
Le road movie
La chevauchée vers l’ouest

mardi 4 août 2009

GO WEST! Nouvelle dérive!

Cette fois on part pour Bordeaux.Dérive à l'ouest. Et on va écrire un scénario-fiction dans le quartier St Jean autour de..........LA CONQUETE DE L'OUEST!
A suivre!

mardi 26 mai 2009

léonie sur l'île

la première de Léonie sur l'île corsaire a eu lieu. Nous voilà de retour sur le continent - le coeur rempli d'accent et quelques pistes à tracer sur le visage-flash de Léonie!
A SUIVRE
La moteur tourne...
Léonie K.
de Caroline Masini
Mise en scène Caroline Guiela
Avec Antonia Buresi et Raffaella Gardon
Musique de Thomas Mery

léonie en images suite





Léonie en images





samedi 16 mai 2009

quelques images




Départ pour l'île corsaire!

Demain matin nous décollons pour Ajaccio pour aller jouer Léonie K.! Et ça nous fait chaud!
Pace&Saluta comme on dit!
à suivre

mardi 28 avril 2009

Un nom flottant

mardi 7 avril 2009

salle d'attente et divagation



lundi 6 avril 2009

jeudi 26 mars 2009

"[...], Là aussi, un mélange. Des hauts et des bas. Il n'y a que dans la pornographie qu'on ne trouve pas de mélange. Simplement du gros plan. Pour ce qui est du réel, sans doute le percevons-nous en plan général". Divagations des chiens, Liliane Giraudon

Cadeau

Une lettre MAX dans ma boîte ce matin contenant un livre Divagation des chiens de Liliane Giraudon et une carte d'une île...
" La divagation n'est pas limitée aux bestiaux"


Mon cœur est touché

mercredi 25 mars 2009


Photo de Cindy Sherman

mardi 24 mars 2009

Hypothèses

Mais qui est Léonie?

Une image saturée
Une marque déposée
Un projet de société
Une héroïne affaiblie
Une contrefaçon
Une ville abandonnée
Une utopie
Une solution prônée en dernière page de magazine-santé
Un rat de laboratoire
La dernière BMW
La cousine de Martine
Une créature maléfique
Un mythe originel et fondateur
Une terroriste recherchée
Une star du X
Une naufragée
Une campagne de publicité
Un pseudonyme
(Un temps)
Elle est d’origine française
Elle est d’origine algérienne
Elle est d’origine américaine
Elle est d’origine européenne
Elle est d’origine vietnamienne
Elle est d’origine italienne
(Un temps)
Elle est belle
Elle est insignifiante
Elle est perdue
Elle est déterminée
Elle est dangereuse
Elle est inactive
(Un temps)
Elle vit
Elle marche
Elle va parler
(Un temps)
Elle regarde
Elle se plaint
Elle se tait
Elle chante
Elle vit
Elle marche
Elle va parler
(Un temps)
Bienvenu à Léonie City !

ESQUISSE / ATOME DE PARENTE

Tu aurais- le nez et les yeux de ton père la couleur de tes cheveux remonterait à ton arrière grand-mère ton front rappellerait celui de ton grand-père maternelle on verrait dans tes yeux le reflet de ta mère. Tu ne ressemblerais pas à ton frère. Un jour on te dirait que tu as un sosie.
Tu serais un caractère
Tu aurais- l’insolence de ta grand-mère née pendant la guerre le courage de ton grand-père traversant l’Italie pour fuir Mussolini, le talent caché de ton père qui n’aurait pas fait mai 68, le sens de l’organisation de ta mère qui aurait lutté dans un groupe armé. Un jour on te dirait que tu as des acquis.
Tu aurais une histoire
Tu serais née dans les années 80. Tu pourrais t’appeler Julie, Nicolas, Coralie, Mathieu ou Anthony. Tu aurais entendu Mylène Farmer chanter génération désenchantée, tu aurais compris bien plus tard l’histoire du sang contaminé. Tu serais née sous Mitterrand mais tu aurais du mal à en parler. Tu serais la chute du mur de Berlin, l’exécution télévisée de Ceausescu, la guerre du golf, les pubs kodak, le lancement des J.O d’Albertville. Un jour on te dirait que tout a déjà été fait.
Tu n’aurais jamais adhéré
Ton visage serait celui d’une planète ombragée et c’est d’en bas qu’on pourrait te regarder.
Ton visage serait celui d’un champ dévasté et c’est du pont qu’on pourrait s’y jeter.
De ton visage on verrait les icônes du passé et c’est de dos que tu te montrerais.
Tu n’aurais jamais dit ceci est mon pays
Tu n’aurais jamais dit ceci nous appartient
Tu aurais toujours trouvé le moyen de transport

√Données techniques
La filiation est la transmission de la parenté lorsqu’une personne descend d’une autre

lundi 16 mars 2009

visuel

Aujourd'hui un journal corse nous a demandé de choisir un visuel pour la diffusion d'un article sur Léonie. On foisonne de photos, d'images, mais on ne s'était jamais posées sur ce choix. Et on a longuement hésité entre toutes ces images et bien d'autres encore!





Musica

Vendredi nous avons rencontré Thomas . Nous avons discuté de la musique par rapport à Léonie. On s'est dit que Léonie devait avoir un air, un tube...ce qui rejoint nos envies de penser la figure de Léonie un peu comme un produit, une marque déposée. Un peu comme on imaginait réfléchir à la création d'une typographie "Léonie K."...On ira peut-être pas jusqu'à faire fabriquer des bols de petit déjeuner à son effigie, mais penser ainsi la musique comme un air, un ohrwurm, comme on dit en allemand (un ver d'oreille), une rengaine, quelque chose qui reste, entêtant. Oui parce que l'air de Léonie représente le seul élément matériel de sa possible voix. Car la marche de Léonie à un air. Comme cette musique qu'on fredonne, répétitive, lancinante et inédite, lorsque l'on marche longtemps.

dimanche 15 mars 2009

Le réel vous dites?

Envoyé par Caro G. aujourd'hui
Baudrillard

jeudi 12 mars 2009

Cinéma - Western - Héros

Hier soir j'ai remis la main sur un bouquin traitant du Western. Je réalise que depuis le début de Léonie je parle de road movie parce qu'il m'évoque cette relation solitaire de l'individu au paysage, au pays, à l'histoire et le motif récurrent de la fuite (des valeurs, de la famille, du héros, etc.). Mais le road movie serait en fait la suite logique du western. Logique dans le sens chronologique. Lié à l'histoire de l'Amérique. La fin de la conquête l'ouest (Boy's that the last of the west!), la fin de la ruée vers l'or...
Alors que je suis en train d'écrire Léonie, je ne cesse de me questionner sur ce que c'est que créer un personnage, sur ce que c'est que la destinée d'un héros. Ce n'est pas une histoire de recette, de méthode, de dramaturgie narrative, mais une question plus générale sur la représentation aujourd'hui. Si Léonie n'apparaît jamais, si elle n'a pas vraiment de voix (à part l'air musical), si tout au long de la pièce on s'évertue, on s'époumone, on s'épuise à la trouver, si elle n'a pas vraiment de visage, ce ne doit pas être par carence mais par nécessité. C'est que Léonie raconte exactement la grande problématique de la représentation. A l'heure du story telling dégoûtant, du recours obscène à la figure paternelle et sur incarnée du pouvoir, il est difficile d'affirmer un visage, un personnage et une psychologie. Au contraire Léonie serait le réceptacle de ce dégueuli narratif que nous portons tous, qui nous rend tout à la fois amnésique et sous-alimentés par l'histoire. Voilà peut-être pourquoi je ne cesse dans ce projet d'avoir recours à des "GENRES" à des "MOUVEMENTS", comme le road movie ou le western. Parce qu'ils portent de façon affirmée une solution incarnée. Et qu'une des grandes questions qui me traverse dans ce projet c'est bien l'absolue difficulté individuelle et collective à se représenter, à faire émerger des genres, à incarner une solution. Comme si on se trouvait à une époque du non genre. Et là je pourrais embrayer sur la question brûlante du genre (gender) qui a tout aussi sa place dans les problématiques qui traversent l'époque et Léonie.
En bref, lire ce livre sur le western m'a fait penser que le genre western affirmait:
- "à la conquête de l'ouest" = un cowboy solitaire
qu'il a engendré le genre road movie qui affirmait:
- "je viens d'un pays qui n'existe plus" = une figure fugitive
et que le road movie a engendré la tv reality qui affirme:
- "je suis ma propre histoire" = un visage figé par ses traits

Et Léonie fait feu de tout ce bois...

dimanche 8 mars 2009

Une île...

...juste la place d'un corps ou deux bien serrés

Avancer de dos = no perspectives

- « Car vers les reins, leur face était tournée, et ils devaient marcher à reculons, puisqu’ils étaient privés de la vue en avant ». Dante

mardi 3 mars 2009

Dromomanie

Affection psychiatrique qui se caractérise par l'impulsion irrésistible de marcher.
Il s'agit de sujets pouvant parvenir à un état de fatigue intense mettant en jeu le pronostic vital dans les cas extrêmes.

dimanche 15 février 2009

L'Héritage de Léonie: Tentative de responsabilisation

" Ce passé, on ne peut le vivre, c'est un héritage impossible. Il est impossible d'établir une relation juste avec l'absence, il y a même un non-sens là-dedans. L'œuvre dans toute l'opulence de ses qualités visuelles, de sa visibilité même, ne peut pas traiter l'absence de façon adéquate. Cette œuvre doit donc trouver le moyen de s'absenter à son tour. Pourquoi ? Pour nous permettre de percer notre passé et d'en parler. Il faut que l'œuvre fasse le sacrifice de sa présence afin que nous puissions nous rapprocher du noyau central de notre passé. Nous ne pouvons pas rester à la périphérie de notre passé. Nous ne devons pas devenir les simples accessoires de notre propre histoire. Il faut retrouver la place de la responsabilité. " Jochen Gertz

Le visage de Léonie : la façade des villes

Données techniques 2.

- La vieille ville de Varsovie fut reconstruite à l'identique après sa destruction totale lors du soulèvement de 1944.

- Le monument est inséparable de l’histoire dont il est le témoin et du milieu où il se situe. En conséquence, le déplacement de tout ou partie d’un monument ne peut être toléré que lorsque la sauvegarde du monument l’exige ou que des raisons d’un grand intérêt national ou international le justifient. Extrait de Protection et Valorisation du patrimoine corse - Charte de Venise - Mai 1964

- En peinture, le repentir représente les traces de l’esquisse, de la faute, du dessin effacé, de l’abandon


photo: Orlan, Seventh Surgery-Performance

J'ai donc fait le tour se dit Léonie

- "L'île est invisible, saisie dans le seul déroulement du corps qui tourne sur lui-même dans le ventre ouvert. Je suis dedans, je sais qu'elle est finie. L'explorateur frissonne avant de reconnaître la trace de son propre pas. J'ai donc fait le tour!"
Extrait de la Revue Antigone N°16, L'île, Sylvie Nayral, 1992

Données Techniques

1. Article 115. Lorsqu’une personne aura cessée de paraître au lieu de son domicile et que depuis 4 ans on n’en aura point eu de nouvelles, les parties intéressées pourront se pourvoir devant le tribunal de grande instance afin que l’absence soit déclarée
Extrait de Hurlement en faveur de Sade, Guy Ernest Debord

Reproductibilité

Dans sa globalité Léonie K. est pensé comme une (dé)marche plus que comme un projet ponctuel. Bien que sa première étape possède un cadre délimité, Léonie K. serait tentée de se démultiplier sur d’autres territoires, dans d’autres paysages, nous amenant à chaque fois vers de nouvelles problématiques. Léonie K. pourrait agir comme une échappée perpétuelle, une tentative chaque fois impossible d’en esquisser le portrait, une figure de dos, comme une identité fuyante, un visage insaisissable, une image saturée derrière laquelle on court et qui sème malicieusement des traces pour mieux nous guider vers des problématiques urgentes (Héros ?). Prenons comme exemple la géométrie variable des Martine (à la plage, à la montagne, au Zoo). Léonie K. pourrait devenir un buzz médiatique, une campagne de publicité, une typographie, un projet de société, une marque déposée. Léonie K. est passée par là…
Autant de dérives possibles que nous inspirent aujourd’hui les tentatives individuelles multiples et effrénées pour être au monde là où le politique, la culture, la pensée et le collectif sont lamentablement en creux.

Bienvenu à Léonie City: explications...

Léonie K. est un projet d’écriture et de mise en scène qui tire sa forme d’une enquête de terrain réalisée par une auteure et une metteur en scène sur l’île corsaire en janvier dernier, mêlant une démarche dite documentaire à un processus fictionnel. De cette enquête de terrain, qui prend pour motif fictionnel la disparition d’une jeune femme nommée Léonie K., une réflexion est menée sur la construction identitaire et filiale d’une génération et sur l’interpénétration entre écriture et mise en scène.

--------------------------------------

Léonie K. est une nouvelle identité. Synthèse en marche d’une quête du nom. Quel est donc le motif de sa fuite ? Vengeance ? Crime ? Insoumission ? Cavale ? Perte de mémoire ? Qu’est-ce qui peut pousser à disparaître ? Qu’est-ce qui pousse aujourd’hui à fuir ses attaches ? Changer de nom. Marcher sans but à travers un territoire isolé. Marcher. Faire le point sur l’histoire. Ne pas être une donnée ADN.

Notre QG Ajaccien