A l'invitation de Julien Fisera je participe au projet MUSÉE VIVANT de Robert Cantarella. Projet qui a pour but de concevoir une forme performative autour d'un corpus d'œuvres d'art - ces dernières étant écrites (réinterprétées) par des auteurs invités. Je me suis retrouvée engloutie sous la difficulté à faire un choix, la contrainte d'écriture étant de choisir parmi un de nos "chefs d'œuvres" personnels. J'ai d'emblée était attirée, dans ma banque de données, par des œuvres issues d'un patrimoine plus pop que muséal, j'ai pensé produire un texte sur Smells like teens spirit de Nirvana puis sur La Nuit je mens de Bashung...ça allait dans tous les sens, de Soulages en passant par Géricault, Antonioni, Bod Dylan, Christophe... Et puis est arrivée une évidence: Godard! Peut-être parce que pour ce type d'exercice je cherchais à trouver non pas un choc esthétique mais ce qui serait pour moi une référence fondamentale. Je crois que j'ai toujours considéré Godard comme un auteur, un cinéaste qui fait des livres en mouvement et c'est là je crois que mon écriture - en tout cas ce que je cherche dans l'écriture pouvait essayer de s'exprimer au mieux. Godard rassemble à peu près tous mes enjeux d'écriture: le collage, la voix et le son, la déconstruction de la narration, le discours sur l'oeuvre elle-même, sa contextualisation politique et en même temps la puissance naïve et populaire des histoires d'amour et de liberté! J'ai fini par décider de travailler sur Pierrot le Fou. J'ai appelé ce texte "Rien ne prend - Rien ne nous accuse" pour signifier à la fois la fin d'une histoire d'amour (Ferdinand / Marianne + Godard / Anna Karina) et la mettre en parallèle avec la relation qu'entretient dans ce film Godard à la fiction . Dans ce film la mort prend des allures de faux semblant, avec le faux sang par exemple, comme dans la fin d'une histoire d'amour - on croit se voir mourir - d'ailleurs on meurt pour de bon - mais avec du faux sang - ça fait une tache rouge - ce n'est que de la couleur - de la couleur rouge. On explose, on veut se foutre en l'air et puis on se dit qu'après tout pourquoi ,c'est complètement con, mais voilà c'est fait et ça finit sur une explosion. C'est comme ça peut-être qu'on finit par retrouver l'éternité, celle de RIMBAUD, celle de la mer - un peu ce que je disais dans le texte Vision Liquide - s'en remettre à la mer - s'en remettre à l'éternité. l'échec d'une histoire d'amour c'est aussi dérisoire qu'une mort de cinéma avec du faux sang.
Le Musée Vivant sera présenté en juillet au Centre Pompidou à Metz, puis à Actoral à Marseille ainsi qu'à St Etienne. Les textes recueillis formeront une collection, et seront interprétés par des comédiens.
Le Musée Vivant sera présenté en juillet au Centre Pompidou à Metz, puis à Actoral à Marseille ainsi qu'à St Etienne. Les textes recueillis formeront une collection, et seront interprétés par des comédiens.
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