jeudi 12 mars 2009

Cinéma - Western - Héros

Hier soir j'ai remis la main sur un bouquin traitant du Western. Je réalise que depuis le début de Léonie je parle de road movie parce qu'il m'évoque cette relation solitaire de l'individu au paysage, au pays, à l'histoire et le motif récurrent de la fuite (des valeurs, de la famille, du héros, etc.). Mais le road movie serait en fait la suite logique du western. Logique dans le sens chronologique. Lié à l'histoire de l'Amérique. La fin de la conquête l'ouest (Boy's that the last of the west!), la fin de la ruée vers l'or...
Alors que je suis en train d'écrire Léonie, je ne cesse de me questionner sur ce que c'est que créer un personnage, sur ce que c'est que la destinée d'un héros. Ce n'est pas une histoire de recette, de méthode, de dramaturgie narrative, mais une question plus générale sur la représentation aujourd'hui. Si Léonie n'apparaît jamais, si elle n'a pas vraiment de voix (à part l'air musical), si tout au long de la pièce on s'évertue, on s'époumone, on s'épuise à la trouver, si elle n'a pas vraiment de visage, ce ne doit pas être par carence mais par nécessité. C'est que Léonie raconte exactement la grande problématique de la représentation. A l'heure du story telling dégoûtant, du recours obscène à la figure paternelle et sur incarnée du pouvoir, il est difficile d'affirmer un visage, un personnage et une psychologie. Au contraire Léonie serait le réceptacle de ce dégueuli narratif que nous portons tous, qui nous rend tout à la fois amnésique et sous-alimentés par l'histoire. Voilà peut-être pourquoi je ne cesse dans ce projet d'avoir recours à des "GENRES" à des "MOUVEMENTS", comme le road movie ou le western. Parce qu'ils portent de façon affirmée une solution incarnée. Et qu'une des grandes questions qui me traverse dans ce projet c'est bien l'absolue difficulté individuelle et collective à se représenter, à faire émerger des genres, à incarner une solution. Comme si on se trouvait à une époque du non genre. Et là je pourrais embrayer sur la question brûlante du genre (gender) qui a tout aussi sa place dans les problématiques qui traversent l'époque et Léonie.
En bref, lire ce livre sur le western m'a fait penser que le genre western affirmait:
- "à la conquête de l'ouest" = un cowboy solitaire
qu'il a engendré le genre road movie qui affirmait:
- "je viens d'un pays qui n'existe plus" = une figure fugitive
et que le road movie a engendré la tv reality qui affirme:
- "je suis ma propre histoire" = un visage figé par ses traits

Et Léonie fait feu de tout ce bois...

1 commentaire:

émilie perotto a dit…

mais tout bois n'est pas bon à faire flèche ....!