lundi 28 février 2011

Collectif Stalker - Manifesto

Je retrouve un extrait du Manifesto du collectif Stalker- qui nourrit mes recherches pour le travail avec les étudiants et pour "Les petites urbanités" de la Cie. Ktha.


- Employant une métaphore, on peut décrire Stalker comme un voyage dans les combles de la ville, ce lieu où la civilisation entrepose ses rebuts et sa mémoire et où naissent de nouvelles relations, de nouvelles populations et de nouveaux dynamismes en continuelle mutation. Nous estimons que ces territoires doivent être considérés comme les lieux qui plus que tous les autres représentent notre civilisation, son devenir inconscient et pluriel. Nous proposons par conséquent l’art servant de moyen d’accès et de célébration de leur existence, de compréhension de leurs valeurs et de leurs messages. Nous avons choisi le parcours comme la forme d’art qui permet de souligner un lieu en traçant physiquement une ligne, comme une pre-architecture qui s’insinue dans une nouvelle nature. Le fait de traverser, en tant qu’instrument de connaissance phénoménologique et d’interprétation symbolique du territoire, est une forme opérante de lecture et donc de transformation d’un territoire, un projet.

STALKER

Percevoir l’écart, en accomplissant le passage, entre ce qui est sûr, quotidien et ce qui est incertain, à découvrir, génère une sensation de dépaysement, un état d’appréhension qui conduit à une intensification des capacités perceptives ; soudain, l’espace assume un sens; partout, la possibilité d’une découverte, la peur d’une rencontre non désirée ; le regard se fait pénétrant, l’oreille se met à l’écoute.

LES TERRITOIRES ACTUELS

Ils forment le négatif de la ville bâtie, les aires interstitielles et marginales, les espaces abandonnés ou en voie de transformation. Ce sont les lieux de la mémoire réprimée et du devenir inconscient des systèmes urbains, la face obscure de la ville, les espaces du conflit et de la contamination entre organique et inorganique, entre nature et artifice. Ici, la métabolisation des rebuts de l’homme par la nature produit un nouvel horizon de territoires non explorés, mutants et, de fait, vierges, que Stalker a appelés Territoires Actuels, soulignant par le terme actuel le « devenir autre » de ces espaces. « L’actuel n’est pas ce que nous sommes mais plutôt ce que nous devenons, ce que nous sommes en train de devenir, à savoir l’autre, notre devenir autre » (M. Foucault). De tels territoires sont difficilement intelligibles, et par conséquent aptes à faire l’objet de projets, du fait qu’ils sont privés d’une localisation dans le présent et par conséquent étrangers aux langages contemporains. Leur connaissance ne peut être acquise que par expérience directe; les archives de ces expériences sont l’unique forme de cartographie des territoires actuels.

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