dimanche 6 février 2011

Vision liquide 3.

Questions de regard encore et toujours...

Comme l'étranger - perdu dans une ville bruyante du sud de l'hémisphère - sa propre ville peut devenir une carte indéchiffrable - impossible de s'y retrouver - refaire le chemin mental pour se rendre d'un point à un autre - mais une fois dans la rue - la vision est brouillée.
Les rues sont tortueuses - on perd son chemin sur les parcours les plus quotidiens. On pense s'évanouir - on se demande même si on n'est pas déjà mort - si une voiture ne vient pas de nous faucher et qu'on ne s'en est pas encore aperçu - si un tremblement de terre ne vient pas de frapper et qu'on est - en fait - déjà sous les décombres.

Regardez son squelette traverser la rue et avoir quelques pas de retard.
Il y a comme un délai entre le temps qui passe et celui d'un corps qui voit - une bande son décalée - un doublage raté - les mots ne collent pas aux lèvres qui bougent.

Pourtant, le paysage est beau vu sous cet angle - comme très tôt le matin quand on ne distingue pas encore la différence entre la lumière et la couleur - c'est du bleu - ce n'est pas encore de la lumière - ce n'est que du bleu - ça n'éblouit pas - ça se propage - ça commence seulement à naître.

Ce léger décalage entre l'œil qui se ferme et l'œil qui s'ouvre.

Encore une fois - il faut compter - s'en remettre au solide - à ce qui tient droit sans l'aide de personne.

1 pylône électrique -
6 lignes blanches du passage clouté -
Sortie 2 - quitter la gare -
Ligne 1 -
Suivre la flèche -
Ligne 9 -
Arrêt -
Descendre en queue de train -
Sortie N°1 -
Monter les escaliers -
13 marches -

Il faut parfois résumer la perception à de la signalétique

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